top of page

Alimentation

 

Animaux et végétaux ont des besoins nutritifs différents. Quel que soit leur régime alimentaire, les animaux se nourrissent toujours de matière minérale et de matière provenant d'autres êtres vivants, animaux et/ou végétaux.

Le renard roux est omnivore. « Prédateur généraliste », son régime alimentaire est très varié, classé comme “carnivore”, en pratique il est omnivore opportuniste.

Les besoins quotidiens en nourriture d’un renard adulte sont en moyenne de 120 kcal soit 500g.

En période de disette il peut se contenter de 50 kcal journalières.

Le renard roux a un estomac de faible capacité en comparaison de sa taille, ce qui nécessite des prises alimentaires fréquentes plutôt qu’abondantes; il passe environ le tiers de son temps à chasser.

Besoins de la femelle en fin de gestation et en cours de lactation : 700 g par jour.

Ration des renardeaux en fin de croissance : jusqu’à 1 kg/jour

Alimentation des renardeaux : allaités durant 8 semaines environ, les jeunes sont ensuite nourris après sevrage par régurgitation d’aliments par l'un ou l'autre des parents. Leur mère leur apporte ensuite des petites proies (mulots, campagnols) morts d'abord puis vivants.

D'une façon générale, le renard s'attaque rarement à des proies de plus de 5 ou 6 kg, ce qui correspond à peu près au poids d'un gros lièvre. La quantité consommée par le renard dépend de la quantité de proies disponibles : c’est pourquoi le régime alimentaire du renard diffère considérablement d’un endroit à l’autre et d’une saison à l’autre. Les petites proies sont consommées entièrement. Le renard délaissera fréquemment la tête, les membres, la queue et la peau des proies moyennes. Pour une carcasse volumineuse, la consommation des viscères se fait par des brèches dans la chaire et les muscles de la charogne! Les aliments ne sont pas mâchés, la viande est déchirée en petits morceaux grâce aux carnassières.

Les lapins de garenne (surtout lapereaux et lapins malades atteints par la myxomatose) constituent des proies régulières.

Le renard consomme le plus souvent des petits rongeurs, surtout des campagnols (principalement du genre Microtus). Un renard assure chaque année à lui seul la destruction de 6000 à 10000 rongeurs : c'est donc un véritable auxiliaire de l'agriculture quand on sait que les rongeurs consomment chaque année environ 10% des récoltes. Par contre, il méprise les musaraignes et les taupes, utilisées accessoirement par les jeunes à des fins ludiques, car la présence de glandes odoriférantes chez ces insectivores semblant repousser le renard.

La consommation d'invertébrés est constante en été : coléoptères, orthoptères, lépidoptères mais le renard semble avoir une prédilection pour les lombrics, en particulier lors des nuits chaudes et humides, quand les vers remontent à la surface du sol (le fait, redécouvert récemment avait déjà été signalé par Detschudi en …1859). En Angleterre, certains individus (adultes édentés, renardeaux) se sont spécialisés dans la chasse aux lombrics, ceux-ci constituant alors jusqu'à 60% des proies présentes dans leur alimentation.

La consommation d'oiseaux (faisans, perdrix, oiseaux des poulaillers…) est reconnue, mais secondaire voire négligeable, les petits oiseaux n'étant consommés que s'ils nichent à terre ou à l'état de cadavre. Le renard peut faire un carnage quand il pénètre dans un poulailler ou un élevage de. Ce comportement, souvent jugé selon des critères moraux - le renard serait méchant, cruel, etc.- s’explique par le fait que ces victimes qui ne fuient pas (situation rare dans la nature) s’affolent prise au piège de leur enclos, ce qui excite le renard et le conduit à l’hécatombe. Les études menées récemment sur le comportement du renard ont montré que les dégâts dans les élevages, ovins notamment (sur les agneaux) et en ville (où de nombreuses personnes trouvent sa présence intéressante) où les chats domestiques ne sont pas menacés sont rares. Cependant il peut concurrencer sérieusement les chasseurs qui élèvent et lâchent des oiseaux gibiers totalement inadaptés à la vie sauvage, proies faciles pour les prédateurs (une des raisons pour lesquelles l'animal est classé nuisible).

Le renard peut pêcher des poissons et s'attaquer aux espèces locales : reptiles, amphibiens, rats musqués, ragondins, lézards… Le renard mange aussi des œufs, des écureuils, rarement des hérissons (piquants).

Dans les zones urbaines, les renards s’emparent de petits animaux domestiques, tels que les lapins et les cochons d’Inde, pas de preuve réelle pour les chats avec lesquels il semblent plutôt bien cohabiter, tout au moins selon un respect mutuel. Accusés de tuer des agneaux  c’est rarement le cas, on distinguerait les marques de ses dents sur les épaules, les vertèbres cervicales écrasées, les blessures dues aux canines supérieures distantes d’environ 3 cm et celles des canines inférieures de 2,6 cm, mais ne s’agit il pas de charognes.

Végétaux consommés : les fruits et baies figurent en grande place dans le menu du renard chez nous : raisins, pommes, prunes, framboises, cerises, cynorrhodons, myrtilles, mûres et céréales en fonction des saisons.

Le peuplement d'un milieu est assuré, chez les végétaux, par diverses formes de dispersion. Le renard est friand de fruits (à noyaux, à pépins) : lors de la consommation de ces fruits, noyaux et pépins sont rejetés dans  les excréments du renard. Ceux-ci, disposés à des fins de marquage de territoire qui varie de 10 hectares en ville à 2000 en campagne, disséminent ainsi ces graines, permettant à l'espèce végétale de coloniser l'espace.  Le renard participe activement à la dissémination  d’espèces végétales, une seule laissée pouvant contenir plus de 3000 graines de mures par exemple.

 

Cadavres et détritus.

Il arrive qu’un renard mange un cadavre de mouton (rôle important dans les Highlands en Ecosse), un cerf ou un chevreuil morts. Ces cadavres de grandes espèces domestiques ou sauvages (variables selon les pays) permettent souvent au renard de passer l'hiver. Il assure ainsi un rôle d’équarrisseur limitant les risques de contamination inhérents à la décomposition des cadavres. En ville, ils trottent de poubelles en mangeoires pour chats ou oiseaux, en quête de restes de nourriture.

 

Traces de repas

On appelle laissées les excréments de certains mammifères : renard, hérisson, belette, martre, putois, blaireau, chat sauvage, lynx, sanglier.

Le renard dépose ses laissées tout le long de ses axes de déplacement. Elles sont souvent déposées sur une taupinière, une pierre, une touffe d’herbes et au croisement de pistes. Leur disposition et le fait que le renard les arrose de son urine, répandant ainsi au loin son odeur, jouent un rôle primordial dans la délimitation du territoire. Quand elles sont récemment déposées, les laissées ont d'ailleurs une plus forte odeur à l'époque du rut. La laissée de renard mesure une dizaine de centimètres de long pour environ 2 cm de large ; une de ses extrémités est souvent spiralée et pointue (elle est moins torsadée que celles des mustélidés).

L’aspect et la couleur des laissées sont très variables en fonction de ce que le renard a mangé.

Les laissées contiennent des poils, des plumes, en été des fragments d’élytres de coléoptères et des pépins et noyaux de fruits. Elles renferment aussi de la terre qui provient des lombrics.

Les laissées sont noires quand le renard a mangé des myrtilles, rougeâtres avec les framboises. couleur gris clair selon les proies au menu, les résidus blanchâtres phosphatés étant issus de la digestion partielle des os.

Les laissées du renard pourraient aisément être confondues avec celles du blaireau mais ce dernier les dépose dans des " cabinets ", trous allongés d'environ 10 cm de profondeur disposés à proximité de son terrier et qu'il peut utiliser plusieurs fois.

 

Restes de repas

Aux abords des terriers de renard, on trouve généralement des ossements et des reliefs de repas ou de proies non consommées.

Quand un renard a mangé un oiseau, les restes ou " plumée " sont assez facilement reconnaissables. Généralement, la tête est manquante, elle a été coupée et avalée en premier, le cerveau étant un met de choix pour les carnivores.

Si c'est un rongeur qui est au menu, il est avalé en entier : il n'en reste donc aucune trace. Cependant, le renard a souvent défoncé ses galeries repéré soit à l'odeur, soit au bruit de ses occupants.

Autres restes de repas caractéristiques : la tête des poulets est souvent arrachée, à l’écart du corps ; la peau des lapins est parfois retroussée comme un gant sur les pattes. Comme le blaireau, le renard laisse la peau des hérissons intacte, il ne dévore que les entrailles.

Si le renard a mangé un mammifère plus volumineux , bête morte depuis peu ou charogne, il en déchire la peau de l'abdomen pour se délecter des entrailles puis des muscles. Les os subsistent, coupés ou broyés et peuvent nous renseigner sur le type de proie, comme sur celui du prédateur.

Les renards, comme les loups, marquent de leur urine les restes de repas immangeables ainsi que les terriers vides de leur proie.

 

Territoire de chasse

La taille moyenne d’un territoire de chasse est de 150 à 350 ha (1,5 à 3,5 km2). Les territoires les plus petits (moins de 100 ha) sont souvent trouvés dans les banlieues des villes (10 ha dans certaines villes), les plus grands (jusqu’à 2000 ha) dans les grandes plaines céréalières ou (jusqu’à 4 000 ha) en montagne.  La surface parcourue dépend de l’abondance des proies, des espaces disponibles pour le terrier et de la structure du paysage.

Les limites des territoires sont souvent formées des clôtures, chemins ou ruisseaux qui parcourent le domaine. Chaque renard marque son territoire par des odeurs (phéromones): urine, crottes et parfois sécrétions produites par les glandes sécrétrices (anales, supra-caudale, podales).

 

Technique de chasse 

Vitesse : en général 6 à 13 km/h

Pointes à 60 km/h sur de brèves distances

Saut en hauteur pouvant atteindre 2 mètres

Saut en longueur pouvant dépasser 3 mètres

Les renards chassent en solitaire, leurs proies sont de petites tailles. Lors de la chasse, tous les sens sont en éveil : l'ouïe est particulièrement utilisée lors de la recherche des vers de terre ou des rongeurs dans leurs galeries et pour déclencher une attaque, l'odorat pour la capture des vertébrés. 

Quand il chasse en terrain découvert, le renard effectue dès l'âge de six semaines un bond lui permettant, après s’être propulsé en l'air, de retomber sur la proie convoitée et de la plaquer au sol: on dit que le renard mulote… A noter que quatre tentatives sur cinq sont vouées à l'échec !

 

Pour affronter l’hiver et le manque de nourriture, le renard, en automne, mange le plus possible et fait des réserves : il tue et cache de petits animaux sous les feuilles mortes pour les jours de disette. Le renard qui a fouillé le sol laisse un certain désordre et les restes du repas. En hiver, il consomme les cadavres qu’il trouve : les jeunes mammifères et les oiseaux de la dernière couvée sont sensibles au froid car ils ont bénéficié de moins de temps pour accumuler des réserves de graisse les protégeant du froid ; lorsque les étangs et lacs sont saisis par la glace, les canards et les poules d’eau ne peuvent plus s’alimenter et meurent de faim. Les cadavres sont conservés par le froid jusqu’à ce que les renards les trouvent et les dévorent. De très fortes chutes de neige effacent les pistes olfactives des petits mammifères, permettant à ces animaux d’échapper au flair de leur prédateur. Mais l’ouïe fine du renard lui permet de détecter le moindre mouvement de lapins ou campagnols sous terre.

Les renards peuvent aussi creuser dans la neige, quand elle n’est pas trop épaisse, pour trouver à manger. Lorsque le gel s’installe sans neige, les renards sont confrontés au manque d’eau. Les flaques, les fossés et les ruisseaux sont couverts de glace, toutes les gouttelettes d’eau présentes dans l’air sont cristallisées en givre suspendu aux branches, l’air sec et froid a tendance à aspirer toute l’humidité des poumons et de la peau.

 

 

 

Résumé

Le renard roux est omnivore, son régime alimentaire inclut des proies de petite et moyenne tailles :  rongeurs, lagomorphes, oiseaux, insectes, invertébrés, vers, lézards, mais aussi des oeufs, charognes, végétaux et fruits ainsi que divers déchets humains sont régulièrement consommés.

Ses types de proies préférentielles sont les rongeurs, notamment les microtidés pour lesquels il a une technique efficace en milieu ouvert (mulotage) ; les prélèvements sont proportionnels à la disponibilité des proies, c’est pourquoi son régime diffère considérablement d’un endroit à l’autre et d’une saison à l’autre.  En hiver, les carcasses d’ongulés sauvages ou domestiques sont déterminantes pour les passage de la mauvaise saison surtout dans les zones d’enneigement durable. Les insectivores (taupes, musaraignes,…) sont peu appréciés et ne sont consommés qu’en période de disette. Enfin, les oiseaux, les amphibiens, les reptiles et les poissons peuvent être localement des proies non négligeables.

Le renard roux chasse en patrouillant le domaine vital. Il dissimule parfois une partie de ses proies pour les consommer plus tard. En période d’élevage des jeunes, les sorties chasse redoublent et les visites de poulaillers sont plus fréquente pour rapporter des proies plus grosses au terrier pour les renardeaux.

Le prélèvement sur certaines proies peut être quantitativement importante en fonction de leur grande disponibilité. Néanmoins l’impact sur les effectifs proies n’est pas forcément en rapport avec ces prélèvements. D’ordre général, un prédateur ne met pas en péril son réservoir de proies.

Le renard roux est opportuniste et adapte son alimentation à la saison et à l'accessibilité de la nourriture. Ainsi, il mange des rongeurs au printemps, des cerises en juin-juillet, un grand nombre de criquets et coléoptères lorsque ceux-ci abondent en été, mange des champignons en automne, et se contente souvent de charognes, respectant un cycle saisonnier qui a été démontré au Japon mais se retrouve un peu partout dans son aire de répartition (Artois). C'est certainement cet opportunisme qui lui a permis de s'imposer sur une si large aire géographique

Chez nous - les petits mammifères sont les principales sources de nourriture du renard. On retrouve surtout des lapins, des lièvres plutôt les juvéniles, ou les adultes tués sur les routes, des petits rongeurs et des ragondins. Les ongulés sont plutôt consommés à l’état de cadavre (cerfs, chevreuils et sangliers blessés à la chasse ou percutés par des voitures) et en général lorsqu’il s’agit de nourrir une progéniture, les proies de grande taille étant plus nutritives et rentables sur le plan énergétique à rapporter qu’une multitude de petites proies.

- les oiseaux sont moins consommés que les mammifères et sont représentés surtout par les espèces nichant au sol ou bien les oisillons prenant leur premier envol.

- les reptiles et amphibiens sont des proies très minoritaires, sauf les amphibiens en zone humide.

- les poissons sont régulièrement retrouvés dans les estomacs des renards vivant en zone côtière ou près des décharges. Néanmoins, ils ne pêchent pas ou exceptionnellement et récupèrent plutôt les poissons abandonnés par les pêcheurs.

- les invertébrés consommés sont des insectes (coléoptères, orthoptères, lépidoptères) et lombrics.

- les végétaux ingérés concernent surtout les fruits et les baies, qui sont par conséquent consommés en été et à l’automne mais peu au printemps.

- les déchets ménagers peuvent représenter une part non négligeable du régime chez les renards urbains, allant jusqu’à représenter 60 % de l’alimentation totale.

S’ils ne sont pas contraints, comme expliqué plus haut, de rapporter de grosses proies pour leurs petits, les renards chassent en général des proies de petite taille comme les lagomorphes et les rongeurs (Pain, 2011).

Le mulotage, technique de chasse propre au renard pour ce type de proie est très particulière: le renard effectue un bond vertical caractéristique et se laisse tomber sur sa cible. L’intégrité des membres antérieurs est donc essentielle à la chasse et donc à la survie, des renards. Pour chasser, (Moreau, 1998) l’ouïe semble être le sens le plus utile, l’odorat servant surtout au dernier moment précédent la capture pour orienter le mouvement.

Les renards stockent leur nourriture, souvent en l’enfouissant sous de la terre et des feuilles. Ce comportement est même décrit chez les juvéniles dès les premiers mois de vie. Contrairement aux écureuils, les renards se rappellent parfaitement des endroits où ils ont stocké leur nourriture et utilisent ces ressources. (Lefort, 2000)

 

Mode et rythmes de vie

Le renard roux est souvent qualifié d’animal nocturne. Crépusculaire, il est surtout méfiant et  préfère la tranquillité et la quiétude de la nuit pour sortir, et ses proie sont aussi actives à ce moment. Dans des régions où il n'est pas dérangé, il peut néanmoins tout à fait adopter un mode de vie plus diurne.  Les renards urbains sont exclusivement nocturnes, leur milieu étant trop perturbé durant la journée. Le rythme de vie varie aussi selon la période de l'année. L'été, pendant la période d'élevage des jeunes, il est tout à fait possible de voir chasser des renards à toute heure de la journée. Quand arrive l'automne, le renard devient plus nocturne, effectuant environ 69 % de son activité la nuit, et particulièrement actif à l'aube (Blackbourn). L'hiver le renard est efficace aux premières heures de la nuit et à l'aurore, les phases d’activité sont à 71 % nocturnes. Les renards sont surtout actifs en début de nuit, cette activité étant en diminution progressive jusqu’au matin.

Le jour est en général consacré aux phases de repos dans les gîtes diurnes. Néanmoins, leur activité varie suivant la période de l’année ( Artois & Le Gall, 1988).

Au printemps, trois phases d’activité sont à noter la nuit : au crépuscule, aux alentours de 22 h et à l’aube.

Rythme annuel des renards (Bros, 1987 Et Artois & Le Gall, 1988)

L’été, elles se répartissent à peu près équitablement entre la nuit (52 %) et le jour.

Nocturne et crépusculaire, il peut aussi avoir une activité de jour dans les lieux tranquilles - jamais par temps de pluie-  mais la plupart du temps il reste tapi.

On appelle « reposée » le lieu où un animal se repose durant la journée.

Le renard passe la plus grande partie du jour couché en boule dans un abri: le renard adulte s’abrite dans un éboulis, un  tas de bois, sous des racines, dans un fossé, dans  les pépinières denses, sur les murs couverts de lierre, sous les ronces, dans les massifs d’orties…

On appelle terrier le trou creusé dans la terre par certains animaux.

Chez les renards, le terrier n’est utilisé que de façon exceptionnelle par les adultes ; il sert à la mise-bas des femelles ou de refuge si le renard est poursuivi par des chiens. Le renard choisit le plus souvent un terrier sous les racines d'un arbre, sur les berges, au flanc d'un talus exposé au sud, en terrains sablonneux ou caillouteux. Le plus souvent il s’approprie des terriers creusés par d’autres animaux avec lesquels il lui arrive de cohabiter, chacun disposant de ses propres " appartements ", avec un putois, un blaireau, une chouette chevêche, un chat sauvage, un petit rhinolophe (une chauve-souris) et même des lapins de garenne ! Il semble que ce ne soit que contraint et forcé que le renard creuse lui-même un terrier, il loger dans une cavité naturelle ou même dans une construction humaine. Son terrier d'été est assez simple et ne dispose que d'une seule galerie d'accès : il sert d'abri occasionnel. Celui d'hiver et d’élevage est très ramifié et possède plusieurs entrées.

Comme pour la plupart des espèces, le rythme de vie annuel est conditionné par la reproduction.

 

Vie sociale

Longtemps considéré comme solitaire, on sait maintenant que le renard est capable de communiquer et d'avoir une vie sociale élaborée

Le Renard roux adulte semble solitaire hors période de reproduction mais il peut parfois vivre en couple voire former des groupes sociaux de quelques individus, qui néanmoins continuent à chasser seuls.

La formation de tels groupes plutôt spatiaux que sociaux semble dépendre de la ressource alimentaire disponible dans le biotope et de sa distribution, sa fluctuation et son renouvellement, ainsi que de la disponibilité en gîtes diurnes. Dans des milieux aux ressources alimentaires limitées, le renard vit solitaire, formant des couples uniquement en période de reproduction (Jost). Dans des milieux plus riches, il vivrait en couple toute l'année (Blackbourn). Enfin dans des milieux exceptionnellement riches, et où il évolue en toute quiétude, il peut former de petit groupe atteignant sept animaux, dont des femelles nées l'année précédente et pas encore dispersées. Dans ce cas, seul le couple dominant se reproduit, et il existe une forte hiérarchie dans le groupe. Les femelles subordonnées participent au ravitaillement et à l'élevage des petits (Jost) et occupent généralement un territoire périphérique à celui du couple dominant (Blackbourn). Leur statut peut changer au fil du temps, et elles peuvent être incitées à partir par le couple dominant

Quand les ressources alimentaires sont abondantes, les renards vivent donc en clans organisés. Chaque clan se compose d'un couple dominant entouré de, en moyenne, 1 à 5 individus subalternes (généralement des femelles). Entre les membres d'un même clan, les rapports hiérarchiques sont amicaux mais d'un clan à l'autre, les relations sont plus tendues. Dans certaines populations, environ 20 % des femelles présentent un avortement spontané, même tardif, et non pas une absence de fécondation, ce qui est peut-être un moyen, pour celles qui sont dominées, de garder jusqu’au dernier moment une chance de se reproduire avec succès. Pour communiquer entre eux, les renards disposent de différents moyens d'expression.

 

Habitat et domaine vital 

Le renard s’adapte à des milieux très variés (voir Répartition)

Le renard est très territorial, concept social et lié à la défense d'une certaine surface, qui correspond généralement selon White et al. (1996) au « territoire vital », c'est-à-dire à l'aire exploitée par le renard pour subvenir à ses besoins.

Un territoire peut être de quelques dizaines d'hectares. En ville selon Harris en 1980 d'après des suivis télémétriques des résultats identiques ont été produits par Trewhella et al. en 1988, Doncaster et Macdonald en 1991 et Hegglin et al. en 1998.  Le territoire d'un renard peut cependant atteindre plusieurs centaines d’hectares en milieu rural ou naturel selon Artois (1989) et Henry (2004)
La superficie varie également saisonnièrement en fonction des besoins énergétiques de l'animal et de l'évolution saisonnière de la ressource en aliments.

Dans une même ville (tout comme en milieu rural), le territoire vital d'un renard peut varier significativement selon la richesse des habitats disponibles (Harris et Rayner 1986) et en fonction des variations temporelles qui peuvent être importantes.

Il varie selon deux facteurs :

1) la richesse trophique du milieu (disponibilités alimentaires, qui elles-mêmes peuvent varier saisonnièrement). Les renards urbains et périurbains se contentent de territoires plus petits que les renards ruraux ; ils y atteignent des densités remarquables (jusqu'à 6,9 adultes par km2 à Zurich selon Deplazes et al. (2004);

2) la proximité/éloignement des autres renards des territoires voisins. Les renards de Bristol qui semblaient se contenter de domaines vitaux stables d'une dizaine d'hectares, suite à une épidémie de gale sarcoptique fatale à de nombreux renards ont brusquement étendu la taille moyenne de leur territoire de 600% « par appropriation des surfaces laissées vacantes par les individus morts » (Baker & al, 2000)

Dès qu’un territoire se libère il est rapidement investit par un ou plusieurs autres individus.

Animal vif aux sens bien aiguisés ces qualités lui permettent de vivre à proximité des habitations humaines sans se faire remarquer, attirer entre autre par les poubelles, la population rurale de renards diminue peu à peu tandis qu'elle est en pleine expansion en ville… En France, on le trouve fréquemment en région parisienne et aux abords de Nancy, Marseille, Clermont Ferrand, Nice. Conséquence directe de l’impact humain sur les habitats naturels.

Par conséquent, le trafic automobile est actuellement la première cause de mortalité des renards dont 3% à peine atteignent l'âge de 5 ans. Des renards vivent aussi à Londres, Oslo ou Madrid.

Peu de prédateurs s’attaquent aux renards (Artois & Le Gall,1988), le lynx boréal,

le hibou grand-duc,  le loup et l’aigle royal. Ces prélèvements sont anecdotiques (Lefort, 2000), grands prédateurs au statut d’espèces en danger.

 

 

Reproduction

Le rut

Chez le renard, comme chez la plupart des mammifères sauvages septentrionaux, l'activité sexuelle est saisonnière et cyclique. Le décalage des saisons reproductrices sous différentes latitudes prouve que la durée d'éclairement a une influence sur le déclenchement de l'activité sexuelle : il semblerait que plus la région est méridionale, plus la saison de reproduction est précoce, les animaux synchroniseraient leur horloge biologique sur la durée du jour. Le renard se classe parmi les espèces dites à jours courts.

 

Appareils reproducteurs

Le sexage chez le renard est relativement aisé. Chez le mâle, les testicules sont descendus en position scrotale dès la naissance. Le pénis se situe sous l’abdomen, en arrière de l’ombilic, et dispose d’un os pénien de 6 cm environ.

Chez la femelle, l’utérus est de type bicorne. Elle possède 4 paires de mamelles réparties en deux rangées médio-ventrales, de la région inguinale à la région axillaire. La placentation est en tout point comparable à celle de la chienne : zonaire, endothéliochoriale et déciduale. Ainsi, 5 à 10 % des anticorps maternels passent la barrière placentaire, ce qui explique que la prise de colostrum est indispensable.

Accouplement

Le Renard roux atteint sa maturité sexuelle vers l'âge de dix mois.

Les mâles et les femelles sont souvent monogames. A l’automne, la femelle s'unit à un mâle. Ils délimitent un territoire d’environ 3 à 8 km2 :

Odeur très âcre et musquée de l’urine et des excréments - le marquage avec l’urine est généralement le fait des seules femelles dominantes.

Odeur de la sécrétion de la glande supracaudale - chez le mâle, cette glande est plus active en période de reproduction.

 

Le couple est généralement formé pour une saison, parfois plus longtemps, mais chacun chasse de son côté, on ne les voit pas souvent ensemble.  Ils peuvent pratiquer le ménage à trois. Mais même si la renarde peut faire preuve de bigamie, personne n'est autorisé à pénétrer dans le terrier juste avant la mise-bas. La pièce où les jeunes naissent est tapissée de poils de la renarde.

Le cri nuptial est  composés de cris rauques répétés 3 fois, sortes d'aboiements brefs suivis de gémissements rappelant un miaulement de chat puis un hurlement déchirant ainsi que des gloussements, des sortes de hululements. Ils constituent un avertissement supplémentaire à l’intention de tout rival susceptible de franchir ces frontières olfactives.

Chez le renard roux, les amours sont donc hivernales. Dans le calme de l’hiver, les sons portent bien, permettant aux appels amoureux des renards d’être entendus de loin.

La période de reproduction a principalement lieu entre la mi-décembre et la mi-février. Même si les prémices d’accouplements sont observables dès le mois de décembre, les véritables accouplements fécondants ont surtout lieu en janvier et février Les couples se forment ainsi au début de l'hiver, alors que mâles et femelles chassent en solitaire le restant de l'année. À cette période, les mâles parcourent de longues distances (jusqu'à 6 km) à la recherche des femelles, qu'ils trouvent grâce à leur cri et aux marques olfactives qu'elles laissent derrière elles. Les mâles s'affrontent régulièrement pour une femelle. Ils se battent tête-bêche en tournant sur eux-mêmes ou face à face, les pattes posées sur les épaules de l'adversaire et la gueule ouverte. Mâles et femelles se chamaillent également dans des luttes fictives à cette période.

La renarde est pubère dès sa première année et est mono-œstrienne (elle n'a qu'une seule saison de chaleurs par an).  L’entrée en oestrus dépend de la durée d’éclairement journalier et la renarde n’est réceptive que sur une courte période d’un à six jours La période des chaleurs des renardes dure environ trois semaines. A ce moment du cycle oestral, la vulve de la femelle est enflée, rose et humide, mais elles ne sont fécondes que pendant deux à trois jours au maximum. Si elle a été sensible au concert donné par le mâle qui la suit tout au long de la journée attendant l'œstrus, elle indique ses bonnes dispositions en émettant des jets d'urine : c'est elle qui prendra les initiatives, les chaleurs discrètes durant 24 à 36 heures à peine, l'ovulation se produit à la fin du premier ou au début du deuxième jour de réceptivité et la fécondation un ou plusieurs jours plus tard. Pendant 2 ou 3 jours, les partenaires ne se quitteront plus et ce ne sera que suite de jeux, poursuites effrénées. Ils s'accouplent généralement plusieurs fois durant la période d'œstrus de la femelle. La copulation est semblable à celle des chiens, et se termine également par un verrouillage du pénis du mâle gorgé de sang dans le vagin de la femelle, qui peut durer de quelques minutes à 1h30. Il peut arriver que la femelle s'accouple avec plusieurs mâles. Dans ce cas, elle choisit lequel nourrira la famille et chasse l'(es) autre(s) de son territoire. Les petits d’une même portée peuvent avoir plusieurs pères. Le mâle s’accouple le plus souvent avec une seule femelle, néanmoins, une deuxième femelle est parfois fécondée. La gestation de la femelle subordonnée n’arrive généralement pas à son terme.

En dehors de la période d'œstrus, la femelle repousse le mâle s'il s'approche trop près d'elle.

Pendant la période de rut, les testicules des mâles augmentent six fois de volume. Le développement des testicules commence dès octobre, mais régresse dès fin janvier / février.

Pendant cette période, les renards sont plus bruyants et plus actifs que d'ordinaire. Il est plus facile de les apercevoir.

 

Terrier et mise bas

 

La mise-bas a lieu de mars à mai, après 52 à 53 jours de gestation.

Avant la mise-bas, le couple visite plusieurs terriers ou endroits avant de choisir celui qui lui convient le mieux.

Durant la deuxième moitié de celle-ci, la femelle choisit un terrier dans lequel elle se rendra de plus en plus souvent avant d’y mettre bas. Souvent situé à flanc de talus il est orienté vers le sud, à l’abri des vents dominants. Il peut s’agir d’un terrier emprunté (cfr ci-avant). En cas de cohabitation avec des blaireaux, le renard occupe les galeries les plus en surface, le blaireau se terre plus en profondeur. Le terrier fait généralement cinq à quinze mètres de long, organisé en plusieurs pièces, et orienté vers le sud. Généralement il comporte plusieurs sorties, en cas de danger.  Il est placé suffisamment en sécurité pour permettre aux petits de sortir sans risque, et est situé à proximité d'un point d'eau. Terrier de marmotte en région montagneuse,…ou bien encore la renarde peut choisir d’agrandir un terrier de lapins avec lesquels les renards cohabitent sans mettre ceux-ci en danger, puisqu'ils ne chassent généralement pas à proximité directe de leur terrier. Les terriers qui ont plusieurs bouches d’accès disposent de galeries de 30 cm de diamètre environ aboutissant sur une ou plusieurs plus larges chambres. Une cavité naturelle dans des rochers ou des souches peut faire l’affaire. La renarde peut en dernier recours creuser un terrier elle-même, alors en général il ne comporte qu’une seule galerie et une seule chambre. Pour les renards urbains, les abris de jardin, les caves ou les tas de bois peuvent faire office terriers.

Le nid dans lequel la femelle met bas ne comporte pas de litière mais elle s’arrache les poils du ventre de façon à dégager ses mamelles pour l’allaitement futur et à garnir le lieu où les petits naîtront.

La mise-bas survient généralement dans le terrier, durant la deuxième quinzaine de mars.

Selon les modes de regroupement, plusieurs portées peuvent naître dans le même terrier et être élevées ensemble.

Les renardes mettent en au monde 3 à 6 petits en moyenne en fonction de la disponibilité des ressources alimentaires et de la densité de population vulpine. Dans des cas extrêmes, la portée peut varier de 1 à 12 petits. Chaque naissance est espacée de dix à trente minutes. Dès la fin de la mise-bas, la femelle lèche ses petits pour stimuler les systèmes cardio-respiratoire et circulatoire, les nettoyer du liquide amniotique et en région péri-anale pour déclencher l’élimination du méconium, elle coupe le cordon ombilical si besoin et ingère les placentas.

Le sex-ratio des nouveau-nés est bien équilibré entre mâles et femelles. Les petits renards naissent aveugles (les yeux fermés) et sourds et ont un pelage sombre, avec la pointe de la queue blanche. Ils pèsent entre 85 et 125 grammes à la naissance (100g en moyenne).

 

Élevage des jeunes

La mère reste en permanence avec ses petits durant les deux premières semaines. Le mâle se charge de chercher la nourriture. Il n'est toutefois pas toléré dans le terrier durant cette phase et dépose les proies qu'il collecte à l'entrée.  La femelle dépend totalement du mâle pour la nourriture. La femelle allaite et protège exclusivement ses petits. Elle a 8 mamelles en général, parfois 7, 9 ou 10. Quand les jeunes sont petits, elles les allaitent en position couchée mais au fur et à mesure qu'ils grandissent, elle se met debout afin que chacun puisse téter correctement. Peu à peu, ses réserves de lait s'épuisent : les aliments solides, déjà consommés par les petits depuis l'âge de 1 mois, deviennent alors leur seule nourriture.

Les renardeaux ont besoins de chaleurs les 2 – 3 premières semaines et se blottissent dans sa fourrure. Après une dizaine de jours, la femelle amaigrie commence à ressortir du terrier, pour se désaltérer et reprendre petit à petit la chasse, mais sans laisser ses petits seuls très longtemps.

Nés les yeux clos et aveugles, ils commencent à les ouvrir  à 11-14 jours. Ils sont bleus à bleu-gris jusqu’à 4 à 6 semaines, puis ils évoluent petit à petit vers le brun ambre. Sourds à la naissance également, les oreilles s’ouvrent à la même période, peu avant que le renardeau ne commence à se tenir sur ses pattes et à marcher. La renarde lèche beaucoup ses renardeaux : plus leur pelage est propre, plus il les isole contre le froid.

Pendant les trois premières semaines, l'alimentation des renardeaux est exclusivement constituée du lait maternel. À partir de l'âge de 18 jours apparaissent les premières dents de lait, les canines, puis les incisives et enfin les prémolaires. Le début du sevrage correspond à cette période. Les renardeaux commencent alors à manger de la nourriture « solide », d'abord régurgitée par la mère, et à partir de l'âge de trois semaines elle est constituée des morceaux de viande qu'elle leur apporte. L’apparition des dents de lait s'achève au cours de la 7ème semaine et cette première dentition sera remplacée par la dentition définitive entre la 11ème et la 25ème semaine. Leur croissance est très rapide pendant leurs premières semaines de vie, et ils atteignent 800 g à 1 kg à 20 jours, entre 4 et 10 semaines, ils prennent 50g/jour. Vers 4 semaines, les renardeaux effectuent leur première sortie en gueule de terrier, ils jouent pendant que leur mère part chasser. Des « bagarres » éclatent entre eux établissant alors leur hiérarchie. A ce stade, ils ne manifestent aucune crainte. Les renardeaux ont alors la face qui devient rousse et le museau qui s’allonge.

Il peut arriver que la femelle déplace la portée vers un autre terrier si elle ne se sent plus en sécurité. Elle transporte alors les petits dans sa gueule en les attrapant par la nuque. Ils sont sevrés entre six et neuf semaines. Dès lors, ils se nourrissent exclusivement des proies ramenées par leurs parents, et la mère les repousse s'ils tentent de téter. Les jeunes quémandent la nourriture en s'approchant de l'adulte à plat ventre tout en poussant de petits jappements, puis en lui mordillant les babines.

Parfois une renarde de la portée précédente assiste la mère pour élever ses renardeaux - une telle expérience formera l'assistante pour élever sa propre portée la saison suivante. Il arrive aussi que deux femelles gravides partagent le même terrier et élèvent ensemble leurs petits : si l'une venait à mourir, l'autre se chargerait alors des orphelins.

Vers 6 semaines (12 maximum), les jeunes sont sevrés, les adultes apportent la nourriture aux jeunes, y compris celle qu’ils ont stockée au préalable près du terrier.

A 7- 8 semaines, le renardeau ressemble en plus petit à l’adulte, avec un pelage encore duveteux mais la marque noire entre l’œil et le coin de la gueule est apparue.

En juillet, la famille quitte le terrier pour s'établir généralement dans un champ, à proximité d’un terrain de chasse riche en mulots. Le trajet vers la résidence d'été est risqué car les animaux doivent parfois traverser plusieurs routes pour y parvenir.

Les renardeaux deviennent de plus en plus autonomes, ils cueillent des fruits et commencent à chasser.

 

Dispersion

Le départ des jeunes

Dès 6 mois, on ne distingue plus le juvénile de l’ adulte. Pour fonder leur propre famille, la plupart des jeunes âgés de 6 mois à 1 an (entre septembre/octobre et janvier) quittent le territoire natal ou en sont chassés. C’est à l'automne que débutent l’émancipation et la dispersion des jeunes. Ils s’éloignent en général de 5 à 10 km, mais peuvent aussi partir à plus de 250 km. On a observé que ce sont les mâles les premiers à quitter le cercle familial, ensuite les femelles, certaines d'entre elles restant au sein de la famille pour devenir des femelles subordonnées l'année suivante.  Les mâles se déplacent sur de plus grande distances que les femelles, par exemple chez les renards de la campagne du Pays de Galles, un mâle est parti à 14 km et la femelle à 6,5 km et dans le district urbain de Bristol un mâle est parti à 2,3 km et la femelle à 800 m en moyenne.

Quitter leur lieu de naissance entraîne des risques pour le renard (route à traverser, prédations, pièges, …). On considère que 80 % des renardeaux périssent avant l'âge d'un an.

Les jeunes sont peu différents des adultes morphologiquement. Leur museau très court va s'allonger progressivement jusqu'à l'âge de deux mois et demi. À trois mois ils sont semblables à l'adulte, robe rousse (plus duveteuse), … mais en plus petit.

 

Récapitulatif :

Gestation : 52-53 jours

Naissance/portée : 4 à 6 renardeaux (extrêmes 2 à 8 voire 1 à 12)

Poids à la naissance : 100g (entre 85g et 125g)

Sevrage : entre 6 et 9 semaines

Maturité sexuelle : 10 mois

 

Chez les animaux, le peuplement d’un milieu est assuré par les déplacements des individus  (anti-consanguinité) et leur reproduction.

La reproduction permet aux êtres vivants de pérenniser leur espèce.

 

L'effectif de la portée dépend directement de la quantité et de la qualité de la nourriture disponible. En cas de d’insuffisance de ressources alimentaires, certains fœtus se résorbent in utero. Il semblerait que la sex-ratio ait tendance à évoluer en faveur des mâles, les femelles étant plus exposées au moment de la période de chasse. On avance même l'idée d'une meilleure réussite des fœtus mâles dès la vie intra-utérine mais, d'une façon générale, la sex-ratio est équilibrée. Habituellement, seuls un ou deux jeunes survivent jusqu’au sevrage.

Les conditions du milieu (territoire et nourriture disponibles, …)  influent sur le taux de reproduction et ainsi sur l'évolution des populations.

En cas de pénurie de nourriture,

  • La renarde peut ne pas être féconde

  • Durant la gestation, certains voir tous les fœtus peuvent se résorber spontanément " in utero ".

  • Le taux de mortalité des renardeaux augmente

En cas de disette, froid intense ou disparition de proies : les individus malades, faibles, fragiles meurent.

Par contre, lorsque les conditions sont favorables, le nombre de petits par portée augmente ainsi que le taux de survie des jeunes  qui auront ainsi plus de chances d'arriver à l'âge adulte.

 

***

Vie et mort

Le trafic automobile est actuellement la première cause de mortalité des renards dont 3% à peine atteignent l'âge de 5 ans.

L’âge maximum connu dans la nature : 9 ans

Longévité : 12 à 15 ans en captivité 

 

La mortalité des renards

Le taux de mortalité des renards roux est variable. Elle peut atteindre 80 % la 1ère année. Chez certaines populations où la mortalité est forte, près de 50 % des sujets peuvent avoir moins d’un an et peu d’individus dépassent 3 ans. Si la mortalité est faible,  on recense 15 % de sujets de 1 an pour  60% de 5 ans et plus. Les sujets qui s’éloignent de leur lieu de naissance ont une espérance de vie inférieure à celle de ceux qui y restent (les plupart des mâles et des femelles des grosses portées sont les plus enclins à s’éloigner).

Pour leur nutrition, les êtres vivants dépendent les uns des autres et des substances minérales du milieu. Le renard est un maillon majeur du réseau trophique de notre environnement (forêts, lisières, bocages, plaines,... Ses concurrents directs, ses super-prédateurs ont maintenant quasi disparu.

Le renard roux a peu de prédateurs naturel: ceux qui s’attaquent aux renards (Artois & Le Gall,1988), le lynx boréal, le hibou grand-duc, l’ours, le loup et l’aigle royal sont des espèces en danger, et leurs prélèvements sont anecdotiques (Lefort, 2000). Les chiens et les chasseurs sont les plus importants tueurs de renards.

Les concurrents du renard : putois, fouine, hermine, belette, rapaces

Les prédateurs naturels se faisant rares, la famine ne jouant qu'un rôle régulateur durant les hivers très froids, les maladies restent la seconde cause prépondérante de mortalité chez le renard (après les chocs véhicules). Les agents pathogènes sont très divers.

Autre cause de mortalité : le renard est très sensible aux pesticides. De 1959 à 1961, le taux mortalité en Angleterre était considérable car les renards avaient absorbé des grains enrobés de pesticides (effet d’accumulation).

 

bottom of page